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Objectif 2022

15 juin 2020

Adama, j'ai choisi mon camp.

 

JE serai aujourd'hui court. Dans les affaires sombres on a besoin de clarté. Alors réservons les circonvolutions sémantiques à ceux qui cherchent. A prouver qu'ils ont raison. A prouver que les autres ont tort. A se prouver qu'il existe un camp du bien et un autre du mal et que, bien entendu, ils sont du côté du bien, louable intention...

L'univers, ou Dieu, selon son goût, a doté les humains de deux orifices au milieu de la tête pour observer le monde. Un fâcheux oubli de la création nous oblige pourtant à un effort supplémentaire pour le saisir pleinement : un rétroviseur.

 

A ma gauche, aux cris de « Justice pour Adama ! », résonne la colère légitime contre la discrimination et les violences policières, trop extrêmes et si mal ou trop tardivement jugées, quand elles ne le sont tout simplement jamais.

A ma droite, les tricolores de la blanchitude, exaspérés à la moindre tâche de couleur dans le paysage, invoquent en retour le casier de ce même Adama, un voyou entraîné par trois frères pires que lui, tous quatre tombés dans la spirale de malheur des délits à répétition et de la violence. Ils s'exaspèrent de ce symbole, d'un martyr pas si blanc que ça. Ils dénoncent la délinquance, la récidive, l'insécurité : finalement un système policier et carcéral inefficaces et la faillite d'une société de la désintégration.

Les premiers rejettent l'argument : hors propos. C'est vrai.

Les deuxièmes rejettent le déni : trop facile, scandaleux. C'est vrai aussi, cela ne coûtait rien de le reconnaître.

Être honnête suffirait pourtant à évacuer ce malaise, cette impossibilité d'avoir tout à fait raison et de faire triompher son message. Admettre les faits mettrait un terme au débat et tout le monde d'accord.

Votre objection, nous l'acceptons ; ainsi le champ est désormais libre pour dénoncer ce qui doit l'être.

Ainsi, nous accepterions tous de poser le genou à terre, devant la Justice et la Vérité, nos seuls maîtres légitimes.

 

Pour se débarrasser du racisme et de la violence, nous devrons les circonscrire. Et si une seule vérité devait y surnager, la reprendre à notre compte sans hésitation pour purifier l'ombre de sa lumière et la lumière de son ombre.

 

Adama, j'ai choisi mon camp : celui de la vérité sans voile et d'une justice sans faille. Ta mort est un scandale, petite frappe.

 

Démocrate

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3 juin 2020

LA FRANCE NOUVELLE.

 

pièce un balle

 

J'AVAIS perdu le goût d'être français. Celui de voter, de me considérer faisant partie d'une société qui n'en était pas une, composée d'individus consommateurs, de groupes bariolés assemblés au gré de leurs études, de leurs portefeuilles, de leurs goûts musicaux ou vestimentaires...

Les débats poisseux sur l'identité me consternaient et les identitaires me faisaient vomir. Sur ce point, je n'ai pas changé : les chrétiens blancs, avec leurs pureté et leur histoire fantasmées, intolérants à tout et à tous, continuent à provoquer en moi la honte et la colère. Ils n'ont ni face, ni mémoire.

Les noirs et les arabes ? Juste bons à travailler sans droits ni papiers, à faire les domestiques dans leurs demeures après avoir joué les esclaves dans leurs mines, leurs plantations – certains creusent toujours ; on appelle cela marché libre. Justes bons à mourir au combat, sous leur drapeau. Justes bons à balayer leurs rues, faire la plonge dans leurs restos, construire leurs projets immobiliers et leurs routes, remplir leurs usines, habiter leurs cités sans âmes, leurs taudis et leurs Algeco. Juste bons à remplir les prisons, tâter la matraque ou le flingue de flics maboules. Un étranger doit rester discret et jetable : après avoir fini son service, il gène.

La France chrétienne ? Réalité historique sans conteste, mais une histoire ripolinée, vidée de ses crimes, de ses conquêtes sanglantes : empires, colonies, guerres de religions. Protestants, templiers et cathares : brûlés ou égorgés. Indigènes : exterminés, esclavagisés, exploités, acculturés.

Ces français modèles, patriotes et nationalistes, vont se recueillir devant la statue de Jeanne d'Arc, qui, pour avoir contribué à sauver son pays, fut fêtée comme il se doit par leurs fiers ancêtres, notables et catholiques : pyrotechnie en place publique.

Pour toutes ces victimes des suprémacistes blancs, la race élue par l'arrogance et la violence, je propose une nouvelle épitaphe : MORTS PAR LA FRANCE.

Bien sûr, il me restait, direz-vous, le football pour ressortir le drapeau tricolore. Mais cette excitation soudaine pour la nation, cette liesse patriotique à base de télévision, t-shirts et bière ne servait qu'à faire empirer mon désespoir, mon détachement vis à vis d'un pays abruti par le spectacle et aveugle à la débâcle en cours.

Aujourd'hui, voilà que je retrouve le pays que j'aime. Je me réconcilie avec un possible destin collectif. Je suis fier de ces gens qui descendent dans la rue manifester leur ras-le-bol des injustices sociales, des discriminations, du saccage des services publics, des ravages environnementaux. Je suis fier de cette jeunesse – et des moins jeunes - qui défendent ce qu'il reste de nature face à des projets débiles, voués au seul profit ou au divertissement bourgeois. Je suis fier de ces médecins qui se lèvent contre l'Etat et le lobby pharmaceutique, devenus consanguins. Je suis fier des associations qui réussissent à faire échouer l'application de lois liberticides.

Je vois enfin dans tous ses visages, celui de mes sœurs et frères. Ils réveillent mon cœur, mes émotions, mon courage et mes espoirs. L'envie de reprendre ce drapeau qu'ils nous ont volé, de le laver de ses souillures pour le remonter au vent. Il y perdra peut-être de ses couleurs, tant il fut sali. Peu importe : blanc, noir et blanc, ou violet, l'important c'est d'affirmer notre unité et nos valeurs pour aujourd'hui et demain.

Alors, chacun à notre poste, chacun à notre façon avec nos propres armes, résistons au capital, à la bureaucratie et au fascisme et préparons urgemment ce grand projet national : démocratie, justice sociale, justice raciale, justice économique, justice environnementale.

 

Démocrate

12 mai 2020

CAMPAGNE #ADOPTE UN DEPUTE QUI MARCHE


adopte un député

 

Tu as peut-être la chance d'avoir un(e) député LREM près de chez toi.
Tu es commerçant, éboueur, postier, électricien, garagiste, artisan, informaticien, médecin, livreur de pizzas, tu travailles dans les télécoms ou aux impôts...?
Tu as sûrement les moyens de le servir comme il te sert, de lui faciliter la vie comme il embellit la tienne.
Ne sois pas ingrat et ne lui cache pas ta gratitude : donne lui tout l'amour qu'il mérite!
Et surtout, n'hésite pas, si avec tes amis gilets jaunes, soignants ou autres vous avez des questions, des doutes, rendez-lui visite à domicile un week-end pour solliciter une entrevue amicale ou simplement pour partager du bon temps.
Il ou elle a voté les 60 heures et reste donc disponible à tout heure pour vous recevoir.
Et puis pour lui/elle, choisir de servir le peuple, ça n'est pas un emploi, c'est un sacerdoce.

Si tu es loin, tu peux toujours lui écrire une petite carte, un mail : ça fait toujours plaisir de savoir qu'on pense à vous.

La liste des fichés M (fichier Macron):
https://legislatives.en-marche.fr/

30 avril 2020

Changer de société ? Un peu de volonté et une bonne clé à molette suffiront.

 

ENVISAGER LA MACHINERIE PLUTÔT QUE LA MACHINATION

 IMAGINONS  l'économie comme une série de réservoirs, interconnectés par un réseau de tuyauterie, et la valeur, créée par la production et l'échange de biens et services - la monnaie - comme un liquide.

la tuyauterie

Notre problème actuel est un problème de plan de cette tuyauterie. Le liquide est siphonné vers des secteurs pour la plupart nuisibles, aux mains de concentrateurs, qui assèchent les réservoirs sociaux qui nous sont vitaux et ceux qui seraient désirables.

Un bon coup de clé à molette, des points de soudure durables, modifieraient l'ensemble de la répartition du précieux liquide.

Le pouvoir du consommateur ne peut que ralentir les flux, resserrer un peu les vannes en jouant sur la demande. Mais les outils qui permettent de changer les diamètres, de modifier le circuit - l'offre et son retour monétaire - restent essentiellement hors de notre portée .

 

UNE SCIENCE PAS TRES FICTION

Si demain, on subventionnait massivement la production de pâté de charogne ou de bouillies de synthèse à base de résidus bitumeux vitaminés, avec une vaste campagne "marketing", un "packaging" "sexy", des points de vente à chaque coin de rue, des prix bas, et bourrés d'exhausteurs de goût, celui qui, résistant ultime, voudrait conserver une alimentation saine y passerait sa semaine et ses finances, car les produits seraient rares, chers et les producteurs et distributeurs marginalisés. Il passerait de surcroît pour un snob, voire un réactionnaire. Nous y sommes déjà...

Si demain, tous les téléphones devenaient des outils de réalité virtuelle avec tracking et reconnaissance faciale intégrée, qui pourrait s'y opposer ? Sauf bien sûr à trouver un réparateur clandestin dans un quartier louche pour bidouiller son vieux téléphone à touches, ou à convaincre ses proches de se remettre aux signaux de fumée ou la criée à travers les vallées. Nous y sommes aussi...

Tel est le visage de la résistance : un combat quotidien solitaire sans autre espoir que sa dignité personnelle. Et l'assurance d'être exclu, raillé voire persécuté.

Cette lutte a déjà commencé il y a bien longtemps, et je fais partie de ceux qui commencent à fatiguer de ce combat inégal, perdu d'avance et de passer pour un débile utopiste.

La tentation de s'en sortir seul n'est pourtant qu'un mirage, et pour les plus chanceux, un privilège.

 

S'EXTIRPER DE LA MATRICE, REDIRIGER, PUIS DEBRANCHER LES PROJECTEURS

Nous n'en pouvons plus des postures insupportables du « tu n'as qu'à faire comme moi », du rapper parvenu au conférencier tendance invité sur tous les plateaux, du vendeur de méthodes pour « devenir riche comme moi » au gamin des cités devenu footballeur millionnaire : des modèles uniques de la réussite individuelle dans un monde de l'échec global. L'exceptionnel qui se pose en loi du banal. Pas étonnant que le monde devienne fou avec un mode de pensée irrationnel et des objectifs intenables... Avec Macron comme icône ultime : « Si tu veux un costard, vas donc chercher un boulot .» Aujourd'hui la volonté et le pouvoir de relance économique d'un chef de l'Etat se borneraient donc à la relance verbale et morale? Amen.

Les mystiques nous ont parlé du caractère illusoire du monde matériel, qui nous éloigne du sensible et de l'invisible, de l'essentiel et du cœur. Ce système a perfectionné cette illusion dans ses moindres détails. Pourtant, le jeu des acteurs s'essouffle, le casting est confié à des branquignols, le renouvellement technique des décors ne suffit plus, les scénarios sont de plus en plus grossiers, absurdes, écrits à la hâte et leur bande annonce ne fait plus rêver que les gamins, élevés aux écrans.

Pourtant aussi, le réel est à portée de main, promesse d'un spectacle co-créé autrement plus stimulant et dynamique, diversifié et durable que leur série Z du «développement» infini.

La nature fonctionne, la société civile fonctionne. Toutes deux peuvent et doivent se passer de ces charlatans qui en détruisent l'essentiel pour créer leurs îlots de bien-être opulent. Arrêtons de gaspiller nos énergies pour ce résultat lamentable.

Eteindre leurs médias pour voir le monde tel qu'il est, évaluer le chantier de remise en état, leur confisquer cet outil, sans lequel ils ne sont rien, qu'est le gouvernement, se retrousser les manches en sifflotant gaiement et enfin jouir ensemble des fruits de notre labeur, voici le programme auquel j'aimerais vous convier.

Si ça vous tente, n'hésitez pas. Moi en tout cas, je suis dispo.

Démocrate

 

Le site de Démocrate: http://leprogramme.org

 

20 avril 2020

Le monde en copyright ?

Starlink : La privatisation du ciel décomplexée.

starlink

Les français découvrent depuis quelques mois, comme les autres citoyens du monde, d'étranges guirlandes d'étoiles qui traversent le ciel. Impressionnés, ils diffusent leurs photos, leurs témoignages. Ils sont désormais heureux d'apprendre qu'il s'agit des 60 premiers engins mis en service du projet Starlink, marque déposée.

Space X, une société du milliardaire Elon Musk, s'est engagée depuis 2015 dans un programme de couverture satellite basse altitude. Le projet débute à pas feutrés, sur terre, dans des hangars privés, et dans les bureaux de la FCC (organisme indépendant - de notre bonne volonté et de celle des États - créé par le congrès américain pour gérer les télécommunications) et de l'UIT (Union Internationale des Télécommunications), agence de L'ONU basée à Genève.

Pas moins de 12 000 engins sont prévus pour 2025. Avec 200 guirlandes du type observé actuellement dans les cieux, nul doute que ce sera Noël tous les soirs ... Telle est la poésie du XXIème siècle : industrielle, polluante, tape à l'oeil, insolente et décomplexée. Inféodée au profit et non démocratique. A l'image de nos Etats et de leurs têtes de gondole, tels Macron, Trump et consorts.

starlink réseau

L'espace fut progressivement mais discrètement encombré de satellites divers, dont les nouveaux rejoignent sans cesse ceux hors d'usage, un trafic dense au milieu d'une déchetterie sauvage. En manque d'espace pour leurs projets, les multinationales vont saturer maintenant les basses altitudes, leur nouveau terrain de jeu. Ceci pour nos besoins vitaux essentiels, car ces satellites sont destinés, selon Space x, à « répondre à un besoin suscité par la croissance des nouveaux usages d'internet tels que les jeux vidéo en réseau et les appels en visioconférence ». On appréciera l'urgence – du moins selon la classe sociale internationale à laquelle on appartient, ado gamer occidental, petit manager ou crève-la-faim en zone aride ou bidonville.

Un futur où vous pourrez faire découvrir le ciel à vos enfants en nommant les « constellations » commerciales : Starlink 1, 2 … Si jamais ils daignent enlever leur casque de jeu en réalité virtuelle pour s'aventurer sur le pas de la porte...

Alors quoi? L'humain va-t-il se débarrasser de son humanité avant même sa probable disparition physique, tel un zombie errant au milieu de la guerre furieuse de l'argent avec la vie, préférant débrancher son cortex plutôt que livrer bataille? Une façon, peut-être, de partir de façon moins douloureuse, en inconscience ? Nous ne pouvons nous résoudre à accepter cela. Isolés, nous ne pourrons rien. Ensemble, nous pourrions tout, à savoir récupérer le seul levier d'action efficace: le pouvoir.

 

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3 avril 2020

La tribune du "Monde" qui m'agace un peu, beaucoup.

L'appel du « Monde » ou la démonstration de ce qu'il ne faut pas faire.

Pour en lire l'intégralité, c'est ici:

Résistance climatique : c'est le moment !

La crise du coronavirus démontre qu'il est possible de changer rapidement le fonctionnement du système, pensent les auteurs de cette tribune. Afin de forcer nos dirigeants à prendre la mesure de l'urgence, ils proposent d'entrer sans attendre en résistance climatique. Depuis deux ans, les mobilisations pour le climat se multiplient sans être écoutées.

https://reporterre.net

 

Cet appel, lancé- entre autres - par des analystes compétents dans leurs secteurs et à priori bien intentionnés, m'a sidéré, mis en colère.

Voici, typiquement ce qu'il ne faut pas faire et que le programme (http://www.leprogramme.org) se refusera toujours de proposer : des mesures définitives et arbitraires, sans évaluation d'impact, écrites à la hâte sur un coin de table par un petit groupe d'experts en tous domaines.

Détaillons-en la première partie :

 

Phase 1 : quatre actions
 

Nous invitons celles et ceux prêts à adopter ce socle fondateur à nous rejoindre. Ces quatre actions − non exhaustives – sont indispensables à la bascule vers un mode de vie à moins de 2 tonnes de CO2 dans les cinq années à venir : repenser sa manière de se déplacer et ne plus prendre l’avion...

Diminuer progressivement le trafic aérien, notamment dans le cadre du loisir, constitue certainement un levier de la nécessaire dépollution du ciel et d'un imaginaire du loisir et de l'égo : celui qui consiste à trouver plus classe de raconter ses vacances en Turquie ou dans les îles que son séjour en Ardèche ou plus modestement dans la proche banlieue ou encore chez son voisin de pallier, cet inconnu...

Mais les expatriés devront-ils visiter leur famille à la nage ? Les réunions internationales doivent-elles être rejointes en vélo ? Le voyage initiatique, à tout âge, au moins une fois dans sa vie, doit-il être banni au prétexte que des branleurs passent tous leurs week-ends à festoyer à Marrakech ?

Qu'en est-il de la compensation économique que nous envisagerions pour des pays pour qui le tourisme représente jusqu'à un tiers des revenus et des emplois ?

Rappellons au passage que l'avion représente 2,7% environ des rejets de CO2 dûs au transport. Internet en émet tout autant.

Et que rien n'est dit au sujet de la part de l'aviation militaire, de l'aviation de loisir, ni de celle qui quadrille le ciel de ses étranges vapeurs les jours de beau temps...

Notons pour finir que de nombreux signataires de l'appel sont des globe-trotters avertis.

 

...redécouvrir les transports doux et rouler moins de 2 000 kilomètres par an en voiture...

 

Je suis certain que, là encore, certaines populations apprécieront la justesse de cette justice pour tous qui considère que l'égalité est naturelle, ce qui est FAUX, et non la capacité à prendre en compte les inégalités par des principes correcteurs.

Ceux qui vivent en campagne, dans des régions où le transport en commun fait défaut (je passe le bonjour à l'Ariège) sont-ils à la même enseigne que les urbains ? Peut-être les auteurs et signataires pensent-ils que la ville est la norme et que la ruralité doit devenir l'exception ?

Et quelles sont les propositions pour des travailleurs parcourant de longs trajets quotidiens ? Seule la concertation, entreprise par entreprise avec les salariés, avec les mairies et départements peut déboucher sur des ajustements (télétravail partiel, mutations géographiques, transport d'entreprise, mise à disposition de logements pour passer une ou plusieurs nuits en semaine à proximité du lieu de travail...).

Encore une fois, nul chiffrage de la part du transport routier, du déplacement des commerciaux, de la flotte militaire ou des réunions institutionnelles, désormais à l'échelle, grâce au regroupement débile des régions, de méga-régions : des centaines de fonctionnaires qui parcourent régulièrement des centaines de kilomètres pour aller regarder un diaporama préparé par la hiérarchie.

Et que dire du sport automobile, F1 et rallye, ou des sports mécaniques en général ? De ces soit-disant sportifs qui préfèrent le jet-ski au surf, le quad aux ballades en forêts, la découverte du Maroc en 4X4 à la randonnée en montagne ?...

Monsieur Arthus-Bertrand, signataire, devrait méditer cette intrusion du pétrole dans tous les domaines, l'art y compris, lui qui doit son succès à la photographie aérienne des 5 continents. Il serait sûrement plus inspiré de se consacrer à la peinture à l'huile ou la poésie, de préférence sur carnets et livres en papier recyclé ...

 

...développer la cuisine végétarienne et se nourrir d’aliments biologiques, locaux et de saison, avec de la viande au maximum deux fois par mois...

 

Encore une direction souhaitable transformée en injonction au pifomètre... De la viande deux fois par mois ? Pourquoi pas uniquement à Noël ?

Et puis, diminuer la consommation de viande repose-t-il uniquement sur la volonté des consommateurs ? N'y-a-t-il pas un effort préalable à faire au niveau pédagogique pour les enfants, publicitaire et informatif pour les adultes (médias, services sociaux) par des recettes, des cours de cuisine, des informations sur la nutrition sur des bases scientifiques ?

Qu'en est-il de la consommation d'œufs, du lait et de ses dérivés (yaourts, beurre, glaces, crêmes fraiches) ou de leur utilisation comme ingrédients ? De la montagne de croquettes destinée à ces autres habitants de la France : les animaux de compagnie ?

Que propose-t-on aux agriculteurs pour rediriger leurs productions en terme d'accompagnement, d'aides financières et de formation ? Le chômage et un conseiller pôle emploi ? La corde ?

Pour l'heure les aides de la PAC sont à l'hectare et l'UGB (unité gros bovin!) tandis qu'un maraîcher bio ne touche pas un kopeck !

Pour finir - en tout cas dans cet article - quelle est la responsabilité des citoyens dans la composition des menus de la restauration collective privée et publique (entreprises, cantines, EHPADs, hôpitaux, prisons...) ?

 

...réinterroger ses véritables besoins pour limiter les achats neufs au strict minimum...

 

Il semble ici qu'on ait oublié malencontreusement quelques facteurs de la surconsommation indépendants de la volonté des citoyens: la publicité, l'obsolescence programmée et les aides d'état -comme celle qui préconisent la destruction des anciens véhicules pour les remplacer par du neuf.

 

...Dans notre combat, cohérence personnelle et action collective se renforcent l’une l’autre.

 

Après ce passage en revue, nous voyons bien que cet appel néglige copieusement « l'action collective » au profit de la responsabilisation des individus. Bien sûr, des changements d'attitude sont indispensables pour la prochaine « guerre »qui nous attend : celle pour la conservation de la planète et ses ressources, seule condition à notre survie. Mais sans une gouvernance adaptée et sans légiférer sur les pratiques des entreprises, collectivités, des corps d'Etat et d'une caste d'individus qui consomment pour cinquante, cent, mille pour certains, l'écologie ne sera qu'une punition supplémentaire pour une population déjà en souffrance.

Changer les comportements doit être une entreprise graduelle qui propose des outils, des incitations et un accompagnement. Marquer « FUMER TUE » sur les paquets de cigarettes est une perte de temps et d'argent. On ferait mieux de rembourser la consultation chez les hypnotiseurs et magnétiseurs, qui mis au banc de la médecine, obtiennent des résultats bien plus probants que les taxes punitives et messages anxiogènes qu'offre l'Etat.

Faire société c'est proposer une direction à la hauteur des moyens de chacun, en considérant les cas particuliers. C'est répartir l'effort sur tous en considérant le cas de chacun.

En proposant cette écologie de privation non ciblée, les auteurs de ce texte, consciemment ou non, obtiendront l'adhésion des radicaux, qui le sont le plus souvent par possibilité sociale et financière que par réel sacrifice – bien que ceux-là existent aussi, on les en remercie – et le rejet populaire. Ils condamnent ainsi un mouvement nécessaire à rester indésirable.

Finalement, ces mesures irréfléchies, inégalitaires et sans concertation ressemblent à s'y méprendre à celles de nos gouvernants libéraux de LREM, qui réforment la société à coup de 49/3...

Pour rappel, le mouvement citoyen des Gilets Jaunes a démarré en réaction à la taxe carbone sur les carburants. Ce texte, je l'espère, vous apprendra pourquoi et comment mobiliser au lieu de se mettre à dos.

Si certains des signataires veulent bien s' excuser de leur maladresse et revenir ici, justement sur cetteTerre à préserver, parmi leurs concitoyens, nous leur en serions gré.

 

Démocrate

http://leprogramme.org

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